Comité de Vritz pour la PROTECTION de L'ENVIRONNEMENT et le DEVELOPPEMENT DURABLE

ENGRAIS VERTS

L'engrais vert

Les engrais verts font partie de la trilogie de la culture biologique : compost, couvert, engrais vert.

A l'heure actuelle, cette méthode de fertilisation revient à la mode en agriculture officielle mais elle est surtout pratiquée obligatoirement dans les fermes sans bétail (ne produisant pas de fumiers).

L'engrais vert est dans ce cas une nécessité, faute de quoi la culture biologique n'est pas possible ; il ne resterait comme restitution au sol de matières organiques végétales que les résidus de récolte, ce qui est insuffisant pour maintenir la chaîne de la fertilité du sol.

 

Principe

Ils servent, avant tout, à l'activation puissante de la vie microbienne du sol, d'abord par les racines qui restent et qui s'humifient puis par l'incorporation des parties aériennes préhumifiées, ce qui nous amène à :

  • La constatation d'une plus grande présence de vers de terre et de leur activité.
  • L'apport d'une masse importante de matière verte aboutissant à un enrichissement du sol en azote atmosphérique et d'autres éléments par l'intensité de la chaîne de vie.
  • L'enrichissement du sol, également en azote apporté par les légumineuses par leurs nodosités.
  • La remontée des éléments minéraux des couches profondes du sol.
  • Le travail par l'abondance des racines aboutissant à la meilleure structure de la terre qui est la structure grumeleuse.
  • La protection du sol par le rôle du couvert de la culture dérobée (c'est-à-dire qui occupe le sol entre deux cultures principales) contre l'insolation ou le gel.

Tous ces avantages s'enchaînent les uns aux autres, ce qui ne veut pas dire que l'engrais vert va remplacer le compost et le couvert, mais il fait partie, avec le compost et le couvert, de notre méthode de fertilisation du sol.

Par conséquent, le choix de la culture dérobée doit aboutir à une implantation rapide, à une importante masse aérienne au dessus du sol et à un puissant système d'enracinement.

Néanmoins, certaines plantes productrices d'humus (seigle, phacélie, trèfle, etc.) peuvent remplacer partiellement le fumier et le compost. Enfin, l'engrais vert absorbe des nitrates (composés nutritifs azotés) qui, autrement, seraient lessivés par les pluies et perdus. Au lieu d'aller polluer les eaux souterraines, ces nitrates peuvent être utilisés par les cultures.


Pratique

  • Semis : en place, à la volée, sur une parcelle fraîchement récoltée.
    Ne pas bêcher le sol. Il est excellent d'apporter les engrais minéraux (phosphates, lithothamne, poudre de roches, cendres de bois, scories, etc.) avant le semis d'engrais vert.

 

  • Enfouissement : il a lieu avant la fin de la floraison et il peut être réalisé directement si l'engrais vert est peu développé ou s'il a été détruit par le gel. Dans les autres cas, il faut le détruire avant de l'enfouir en utilisant lune des méthodes suivantes :
    • broyage avec une tondeuse à gazon (travail sur demi-largeur seulement si l'engrais vert est très développé),
    • fauchage,
    • coupe à la cisaille (très petites surfaces).

  • Les matériaux broyés ou coupés doivent séjourner sur le terrain pendant deux ou trois semaines avant d'être incorporés au sol.
  • L'enfouissement se réalise soit à la bêche classique ou à la charrue (5 à 6 cm de profondeur), soit sans retournements, par plusieurs passages rapides d'outils type Aérabêche ou Grenilette  (ou bien outils à dents du motoculteur, ou motobêche. L'enfouissement aura lieu 5 à 6 semaines avant la mise en culture.

 

A la suite de l'engrais vert, on cultive de préférence des légumes gourmands en matière organique et plantés plutôt que semés. Exemples : courges, potiron, concombre, tomate, aubergine, piment, pomme de terre, chou-fleur, chou pommé, fraisier, céleri, poireau.

 


Plantes utilisées comme engrais vert

 

Le seigle :

 

  • produit de l'humus et étouffe les mauvaises herbes. Tous sols. Dose de semis : 100-200 g/10 m². Faculté germinative : 2 ans.
  • Semis : août, septembre.
  • Enfouissement : février, mars, avril (sans broyage).

La moutarde :

 

  • pousse très vite. Tous sols, même calcaires. Ne pas utiliser sur un terrain contaminé par la hernie du chou, car la moutarde appartient aussi à la famille des crucifères. Dose de semis : 15-30 g/10 m². Emploi facile, car, étant détruite au moins partiellement par le gel hivernal (sauf dans les régions à hiver très doux), elle ne nécessite pas de broyage avant l'enfouissement.
  • Semis : de mars à août.
  • Enfouissement : de juin à février.

La phacélie :

 

  • pousse très vite, produit de l'humus, étouffe les mauvaises herbes. Donne de jolies fleurs mauves visitées par les abeilles et autres insectes amateurs de pollen et de nectar. Dose de semis : 10-15 g/m². Emploi facile car elle est détruite au moins partiellement par le gel (- 5°C)
  • Semis : mai à juillet
  • Enfouissement : de août à février.

Le trèfle incarnat :

 

  • produit de l'humus et fixe l'azote de l'air. Tous sols, mais préfère les sols légers plutôt acides. Dose de semis : 25 g/10m².
  • Semis : 1ère quinzaine d'août.
  • Enfouissement : mars, avril.

L'épinard :

 

  • sol frais, non calcaire. Dose de semis : 50 g/10 m².
  • Semis : de mars à août.

 

  • Enfouissement : de juin à février.

 

Les jardiniers qui ont des animaux herbivores à nourrir peuvent inclure une petite prairie artificielle dans l'assolement de leur jardin (de 10 à 25 % du total, selon la surface du potager). Les racines et une partie des feuilles et tiges restant acquises au jardin, il s'agit donc d'un engrais vert. Une des meilleures plantes pour cet usage est la luzerne, dont les racines s'enfoncent très profondément et qui peut rester deux à quatre ans en place. En sol lourd ou acide, préférer le trèfle violet (durée : un à deux ans) et, en sol calcaire, le sainfoin (durée : un à deux ans). Semer ces plantes fourragères de préférence au moment de la floraison de l'aubépine. Signalons enfin que la pelouse peut jouer le même rôle améliorant que la prairie artificielle si on l'inclut dans l'assolement du jardin.

 

Les semences

Les plantes citées plus haut sont les plus couramment disponibles chez les grainetiers, dans les jardineries ou dans les coopératives agricoles.

Bien d'autres espèces peuvent servir d'engrais verts, mais l'amateur a parfois de la difficulté à en trouver la semence : féverole, vesces, lupin, trèfles divers, mélilot, pois, avoine, sarrasin, colza, radis chinois, etc.

Extrait du livre "Le Guide du jardinage biologique" de Jean Paul Thorez et du "Cours de jardinage biologique" de Agrobios.

 

 

 



07/02/2009
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