Les ressources de l’abeille : la flore de l’environnement
Quels sont les liens entre l'évolution du paysage et les ressources des butineurs ?
LES ASSOLEMENTS AGRICOLES Pour répondre à ses besoins alimentaires en pollen et en nectar, l'abeille domestique dispose des ressources florales qu'elle trouve dans le paysage agricole et urbain. Ce qu'il est important de bien comprendre, c'est que ce paysage a, en lien avec la modernisation de l'agriculture et l'urbanisation croissante, énormément évolué en quelques dizaines d'années. Cette évolution s'est faite dans au niveau des surfaces (généralisation de certaines cultures dans certaines régions, disparitions d'autres cultures jugées alors moins rentables, uniformisation des jardins), mais aussi dans la qualité : pour une même culture, les variétés cultivées aujourd'hui, fortement améliorées pour répondre à de nouvelles demandes, sont très différentes de celles qui étaient cultivées il y a 30 ou 40 ans. Et il faut bien reconnaître aujourd'hui que ces évolutions n'ont pas toujours suffisamment pris en compte l'abeille et la biodiversité ; ces changements ont donc contribué à affaiblir ces populations d'insectes consommateurs de pollen et nectar. Pourtant, depuis les années 80 et jusqu'en 1993, cette évolution des assolements agricoles a été masquée par le développement de cultures trés melliféres comme le tournesol, les pois protéagineux et le colza, qui ont permis le développement de l'apiculture en France . Grâce à ces nouvelles ressources mellifères , l'apiculture française a "colonisée" les zones agricoles , nouvel eldorado pour la production de miel. La France est devenu alors exportatrice de miel grâce au tournesol notamment. Depuis 1993, comme le montre le graphe ci-dessous, les surfaces ont évolué de manière négative : De même on constate l'étalement des villes et des infrastructures de transport. source : Ministère de l'ecologie et du développement durable, 2005 Aujourd'hui, les seules cultures d'intérêt apicole qui restent cultivées à grande échelle sont le colza et le tournesol. Mais leurs surfaces en un lieu donné peuvent rapidement varier, d'une année sur l'autre, et ainsi, elles ne proposent pas les mêmes quantités de nourriture pour les insectes butineurs. Dans les zones à forte concentration de rucher, d'importantes baisses des surfaces de colza ou de tournesol ne sont sans doute pas sans effet sur la capacité de production des ruches. Ainsi en Vendée, les surfaces de tournesol ont diminué de plus de 50% entre 1994 et 2004, alors que dans le même temps le nombre de ruches augmentait sur le département…