Comité de Vritz pour la PROTECTION de L'ENVIRONNEMENT et le DEVELOPPEMENT DURABLE

Abeilles : chronique d’une extinction

"Si l'abeille venait à disparaitre de la surface du globe, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre"

 

 

 

L'abeille n'est pas une espèce protégée. Et pourtant : elle disparait peu à peu. Dans le monde, les apiculteurs auraient déjà perdu près de 45 % de leurs protégées selon la revue Science. Une hécatombe aux causes encore assez peu déterminées, qui menace la survie de l'humanité.

 

 


En 2007, le taux de ruches abandonnées ou quasiment désertées atteignait 70 voire 80 % dans les pays les plus touchés. Mais que se passe-t-il ? Face au phénomène désormais appelé « syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles » (ou CCD en anglais : « colony collapse disorder »), les scientifiques restent désemparés. Une chose est en revanche évidente : c'est un problème écologique et économique majeur. Pas seulement pour la production apicole, mais pour l'agriculture et les ressources alimentaires du monde entier.

 

 

Les quelque 20 000 spécimens d'abeilles de la planète (près de 1000 en France) sont en effet les principales pollinisatrices. 80 % des espèces végétales dépendent de ces insectes. Leur butinage est donc indispensable pour la biodiversité et la reproduction d'une multitude de fruits, légumes et plantes. Ce qu'on imagine moins, c'est leur rôle économique : 35 % de la production mondiale de nourriture et 10 % du chiffre d'affaires de l'agriculture mondiale dépend d'elles. Selon le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), l'impact économique de la pollinisation représenterait 153 milliards d'euros par an. Albert Einstein aurait même dit un jour : « Si l'abeille venait à disparaitre de la surface du globe, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre ».

 

 

Mesures de protection

 

Pour l'instant, l'épidémie est inexplicable. Maladies, nouveaux prédateurs, pesticides, insecticides… les ondes électromagnétiques des téléphones portables ont même étaient évoquées. Mais rien ne peut être affirmé avec certitude. La Parlement européen a cependant décidé d'agir préventivement et formalisera demain un accord visant à interdire 22 substances dans la fabrication d'insectifuges. Le Cruiser, surnommé « tueur d'abeilles » (fabriqué par Syngenta), est déjà interdit en Allemagne et le sera en mai 2009 en France.

 

Au niveau national, un rapport intitulé « Pour une filière apicole durable : les abeilles et les pollinisateurs sauvages » a été remis le 10 octobre dernier à Michel Barnier, ministre de l'agriculture, et Nathalie Kosciusko-Morizet, alors secrétaire d'Etat à l'Ecologie. Son auteur, le député UMP Martial Saddier, était chargé d'analyser les causes de surmortalité de l'insecte et de proposer un plan d'action : l'organisation d'une véritable filière apicole, avec déclaration annuelle obligatoire des ruches pour permettre l'inventaire du cheptel, est préconisée, ainsi que la création d'un Institut technique et scientifique de l'abeille. Cet organe sera chargé d'élaborer et d'analyser les programmes de recherche de la filière.

 

Par ailleurs, l'Union nationale de l'apiculture française, dans le cadre du programme « L'abeille, sentinelle de l'environnement », encourage les villes à installer des ruches sur les toits et dans les espaces verts. Paris et Lille en ont déjà pris l'initiative pour sensibiliser la population. Car, comme l'a déclaré NKM, il ne faut pas oublier que « la subsistance quotidienne de plus des deux tiers de l'humanité, ainsi que plus de 40 % de l'économie mondiale, dépendent directement de la conservation des écosystèmes ».



08/02/2009
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