Comité de Vritz pour la PROTECTION de L'ENVIRONNEMENT et le DEVELOPPEMENT DURABLE

En savoir plus sur le nouveau virus

LA GRIPPE A H1N1
En savoir plus sur le nouveau virus

José A. de la Osa

 

S C I E N C E   E T   T E C H N O L O G I E

 

L’ORGANISATION mondiale de la santé a décidé, le 29 avril dernier, d’adopter la dénomination de grippe A H1N1 à la place de grippe porcine, car selon le directeur adjoint de cette organisation, Keiji Fukuda, « nous recevons des informations selon lesquelles des porcs seraient sacrifiés dans certains pays, et cela n’est pas raisonnable. Les animaux ne sont pas responsables de ce qui arrive ».

 

La grippe porcine portera désormais un nouveau nom : grippe A H1N1 (Hémagglutinine 1 Neuraminidase 1A), et cette dernière lettre indique que le virus est nouveau et qu’il a le potentiel qu’il faut pour provoquer une pandémie.

 

Pour aborder certains aspects de un sujet qui fait la une de l’actualité, nous avons transmis à la docteure Maria Josefa Llanes Cordero certaines des inquiétudes de lecteurs qui ont écrit au quotidien Granma. La femme que j’interviewe est spécialiste en épidémiologie, responsable de la coordination du Groupe des infections respiratoires aigues à la Direction nationale d’épidémiologie du ministère de la Santé publique.

 

Le nouveau virus détecté – indique-t-elle d’abord – contient une combinaison unique de segments de gènes qui n’avaient pas été observés auparavant dans les cas provoqués par le virus de la grippe humaine ou porcine au niveau mondial. Dans aucun des cas identifiés une exposition connue à des porcs n’avait été relevée, d’où la probabilité que la transmission de cette nouvelle souche du virus se soit effectuée d’homme à homme.

 

En quoi ce nouveau virus est-il si redoutable ?

 

Comme il s’agit d’un nouveau virus, encore inconnu de l’homme, le risque est qu’il puisse se transformer en pandémie, c’est-à-dire s’étendre à de nombreux pays et toucher des millions de personnes, car il n’existe aucun vaccin qui puisse apporter une protection efficace.

 

Est-on immunisé pour toujours si on attrape une fois cette maladie ?

 

Cette maladie n’immunise pas. Une personne peut contracter le virus plus d’une fois.

 

Est-il prouvé que les malades du Mexique et ceux des Etats-Unis ont été contaminés par la souche du même virus ?

 

Des recherches sont en cours pour déterminer l’origine des infections et pour savoir si d’autres personnes ont été infectées par des virus identiques à celui de la grippe A H1N1. On estime, jusqu’à maintenant, qu’il s’agit de la même souche du nouveau virus.

 

Quelles sont les voies principales de transmission ?

 

Il s’agit d’un virus transmissible qui se propage de personne à personne. C’est pourquoi les principales voies de transmission résident dans le contact avec des personnes malades, quand elles expulsent le virus au moment où elles toussent, éternuent ou même parlent de très près à d’autres personnes.

 

Peut-il se transmette aussi à travers d’autres agents, comme une piqûre de moustique, par exemple, ou des ustensiles tels que des verres, des cuillères…

 

Il ne se transmet pas par le biais des insectes, en revanche il peut être transmis au contact de secrétions déposées par les malades sur des ustensiles, des surfaces, comme la poignée d’une porte, le clavier d’un ordinateur. C’est pourquoi il est recommandé de renforcer les mesures d’hygiène personnelle et collective, et spécialement de se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon.

 

Combien de temps ce nouveau virus peut vivre en dehors du corps humain ?

 

Les experts estiment qu’il peut durer jusqu’à 24 heures.

 

Et à travers les aliments aussi ?

 

Non. Ce virus ne se transmet pas par les aliments.

 

On connaît son temps d’incubation ?

 

Sa période d’incubation est courte : depuis quelques heures jusqu’à sept jours maximum

 

Et de transmission ?

 

La personne infectée a plus de chance de propager le virus durant les quatre ou cinq premiers jours après l’apparition de la maladie. Cependant, certaines personnes, surtout les enfants, peuvent propager le virus durant 10 jours ou plus.

 

Comment se développe actuellement l’épidémie ? Touche-t-elle indistinctement toutes les personnes quel que soit leur âge ?

 

Généralement les enfants et les personnes âgées sont les plus touchés par cette maladie. Néanmoins, selon l’expérience actuelle, ce sont surtout les jeunes qui sont touchés ; les plus vulnérables sont les patients souffrant de maladies chroniques, comme les diabètes, les maladies respiratoires chroniques, les cardiopathies et les immunodéficiences, entre autres.

 

Et concernant le sexe ?

 

Elle touche les deux sexes.

 

Quels sont ses symptômes et ses signes principaux ?

 

Les symptômes de la grippe A H1N1 sont identiques à ceux de la grippe saisonnière commune chez les êtres humains : fièvre, toux, expectoration sèche ou abondante, sécrétion nasale, manque d’appétit, affaiblissement, maux de tête et douleurs musculaires. Certaines personnes atteintes par la maladie, surtout les enfants, souffrent de troubles gastriques et de diarrhées.

 

Le diagnostic est-il clinique ou passe-t-il par des examens de laboratoire ?

 

Les deux sont indispensables. Le diagnostic de détection de la maladie se base sur l’étude clinique (manifestations d’une infection respiratoire) et sur l’épidémiologie (le fait d’avoir été en contact avec un cas confirmé, ou d’avoir voyagé dans un pays victime de l’épidémie au cours des 15 jours précédents le début des symptômes). Pour la confirmation du diagnostic un examen de laboratoire est nécessaire. Au cours des cinq premiers jours après l’apparition des symptômes, on doit procéder au prélèvement d’un échantillon de secrétions du pharynx et des fosses nasales.

 

Les méthodes de diagnostic sont-elles coûteuses ?

 

Elles sont très chères car il faut utiliser des équipements de technologie avancée.

 

Quel est le traitement le plus courant ?

 

On utilise des antivirus spécifiques et des mesures thérapeutiques générales, selon les manifestations présentées par le patient.

 

La maladie est-elle curable ?

 

Oui. Ces infections évoluent généralement de manière favorable, mais on estime qu’entre 4 et 6% des patients peuvent souffrir de signes cliniques sévères.

 

Quelle est la complication la plus fréquente et la plus dangereuse dont peuvent souffrir ces malades ?

 

La pneumonie.

 

En moyenne, comment de temps dure la récupération du patient ?

 

De 7 à 10 jours, si l’évolution se comporte de manière convenable.

 

Un dernier message ?

 

Il est essentiel en ce moment, alors qu’une pandémie de grippe menace le monde, que notre population comprenne la nécessité de renforcer les mesures d’hygiène individuelle et collective. Elle doit faire preuve de discipline, respecter à la lettre les indications émanant du ministère de la Santé publique et de la Défense civile, et se rendre chez le médecin le plus tôt possible pour éviter les complications du nouveau virus.

 

CUADRO

Les moyens de prévention

 

• Se couvrir la bouche et le nez au moment de tousser ou d’éternuer.

• Se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon, surtout après avoir toussé ou éternué. Les désinfectants pour les mains à base d’alcool sont aussi efficaces.

• Eviter le contact avec les personnes malades.

• Eviter de se toucher les yeux, le nez ou la bouche.

• Pousser au maximum les mesures d’hygiène personnelle et collective.

 



09/05/2009
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